Voilà plus d’un an que les prix de l’énergie connaissent des hausses très importantes. Cette situation résulte à la fois du contexte énergétique et du contexte géopolitique global.
La hausse des prix a commencé en automne 2021 suite à la reprise de l’activité économique. En effet, en raison de la crise sanitaire, et plus particulièrement aux périodes de confinement, l’activité économique mondiale a fortement été réduite entrainant de facto une diminution de la demande en énergie (pétrole, gaz et électricité). Lors de la reprise de l’activité économique aux 3e et 4e trimestres 2021 la demande en énergie a connu une forte croissance qui a dépassé l’offre existante. Cette forte demande a créé des tensions sur le marché énergétique. Parallèlement à cette situation, les niveaux de stockage de gaz en Europe étaient en dessous des normales saisonnières et le marché a vu une réduction de l’offre en gaz par gazoduc (ref : https://www.creg.be/fr/publications/etude-f2289).
A cela s’est ajouté par la suite une importante instabilité géopolitique et incertitude relative à la sécurité d’approvisionnement liée à la guerre en Ukraine et aux sanctions à l’égard de la Russie, ce qui a poussé les prix encore plus à la hausse.
Selon les prévisions réalisées par différentes instances, cette situation de forte volatilité risque de perdurer pendant un moment encore. A ce stade, il est très compliqué de s’exprimer sur une durée, tellement la situation dépend des évolutions globales et géopolitiques. Néanmoins, il semble très peu probable qu’on retrouve un jour les niveaux de prix datant d’avant le début de la crise énergétique.
Pour les ménages bruxellois :
La situation pour les ménages bruxellois est très contrastée. Celle-ci dépend fortement du type de contrat conclu ainsi que de la date de conclusion du contrat.
Les ménages qui sont actuellement sous contrat à tarif variable ou qui ont souscrit un contrat à prix fixe à partir de l’automne 2021, sont impactés par la hausse des prix. Ces ménages font face à des augmentations de leur facture d’acompte et à des factures de régularisation bien plus élevées.
Les personnes ayant souscrit un contrat fixe datant d’avant l’automne 2021 et qui n’est pas encore arrivé à terme, ne subissent actuellement pas encore les augmentations de prix. Par contre, dès que ce contrat arrivera à terme, il sera renouvelé par un nouveau contrat à prix variable, qui incorporera la hausse des prix.
Pour les fournisseurs :
La hausse des prix a pour conséquence de créer une forte tension sur les liquidités des fournisseurs. Dépendant de la manière dont ils ont couvert à l’avance les volumes d’énergie qu’ils doivent livrer, ils doivent acheter de l’énergie sur le marché actuel au prix fort et la revendre aux consommateurs finals au prix convenu, régulièrement inférieur. Les fournisseurs aux assises financières fragiles ou insuffisantes peuvent alors se retrouver dans des situations compliquées, jusqu’à éventuellement être contraints de cesser leur activité.
Les fournisseurs font également face à un risque accru d’impayés de leur clientèle. En effet, certains clients étant particulièrement impactés par la hausse des prix n’ont plus la possibilité de payer leurs factures d’énergie. Les fournisseurs se retrouvent alors avec des retards de paiement ou des non-paiements mettant également à mal leurs liquidités.
Pour les professionnels :
La hausse des prix a également un impact financier considérable pour toutes les entreprises, en particulier celles dont l'activité économique dépend d'un volume important de consommation en gaz et/ou en électricité. Cette hausse conduisant ces entreprises à répercuter ce coût supplémentaire tout ou en partie sur les produits et services fournis.
* En noir les mesures prises récemment
1. Vérifier son type de contrat et son échéance
Les contrats les plus à risque dans le contexte actuel sont les contrats fixes dont l’échéance arrive maintenant à terme, ainsi que les contrats à prix variables, puisque ceux-ci intègrent directement la hausse des prix.
Il est donc important de savoir précisément dans quelle formule vous vous situez et quelle est l’échéance future. Ces informations sont disponibles sur la facture annuelle ou auprès de votre fournisseur.
2. Vérifier les acomptes
Avec la hausse des prix, la facture de régularisation pour les contrats à taux variable sera bien plus élevée malgré une consommation similaire. Augmenter préventivement ses acomptes permet de répartir les coûts.
3. Que faire en cas de difficultés de paiement ?